Palmarès des 15e Rencontres Internationales des Arts du Chapeau

Tous les deux ans, depuis 30 ans, l’Atelier-Musée du Chapeau organise les Rencontres Internationales des Arts du Chapeau. Il s’agit d’un concours de chapeaux, lancé aux créateurs du monde entier sur un thème donné.

Pour cette 15e édition le thème est « L’art et la manière » ; plus d’une centaine de créateurs des quatre coins du monde ont participé.

Peints, dessinés, gravés, sculptés, photographiés, filmés, chantés, contés… les chapeaux sont présents dans toutes les formes d’expression artistique. Les participants ont proposé des créations qui s’inspirent d’une œuvre, l’ont réinterprétée, ou encore ont imaginé un chapeau là où il n’y en avait pas. La place de la mode parmi les arts, et du chapeau en tant qu’œuvre portable, a également été abordée.

Le jury de professionnels, présidé pour la 5e fois par le grand modiste britannique Stephen Jones, a décerné 10 prix.

Venez découvrir 89 de ces créations dans une scénographie originale.

L’exposition sur les 15èmes Rencontres Internationles des Arts du Chapeau a lieu du 25 mai au 2 novembre 2025.

Concours


126 chapeaux ont été réceptionnés, issus de 19 pays différents dont ceux de l’Union Européenne, le Japon, l’Allemagne, l’Australie… 10 créations ont été primées, le 26 mars 2025 par un jury de professionnels constitué :

  • Du grand modiste anglais, Stephen JONES, président du jury.
  • D’Alexandra CHAMAILLARD, Meilleur Ouvrier de France, professeur chapelier-modiste au Lycée Octave Feuillet de Paris.
  • De Charlotte CROISSANT, responsable du département des arts textiles du Musée Bargoin de Clermont-Ferrand et co-commissaire de l’exposition « Play » (juillet 2024-janvier 2025) de la biennale du FITE (Festival International des Textiles Extraordinaires).
  • De Wies MAUDUIT-JANSEN, modiste néerlandaise qui a travaillé à Paris pendant plus de 20 ans auprès du modiste Jean Barthet, puis dans l’atelier costumes de la Comédie Française en tant que responsable de l’atelier modistes. Wies rédige également différents articles dans le Hat Magazine.
De gauche à droite : Wies MAUDUIT-JANSEN, Charlotte CROISSANT, Stephen JONES et Alexandra CHAMAILLARD.

126 chapeaux ont été réceptionnés, issus de 19 pays différents dont ceux de l’Union Européenne, le Japon, l’Allemagne, l’Australie…

Palmarès


Prix de la créativité Stephen Jones

Saar SNOEK
PAYS-BAS (Sellingen)

« Sottobosco (Sous-bois / Forest Floor) »

Parure de tête : petite base en crin laitonné, recouverte de mousse en fil de soie bouclée du Japon, teinte à la main. Elle est parsemée de fils en métal doré et de perles à facettes imitation cristal.

De cette mousse, émergent des champignons et des feuillages en laine mérinos feutrée et teinte à la main, sur tige laiton. Différents papillons, posés sur cette végétation, sont réalisés à partir de fines pièces de feutre artisanal, couvertes de soie peinte.

A l’avant, un serpent brun se relève en direction d’une hirondelle bleue, tous deux faits à la main selon la même technique de feutrage.

Cette scène s’inspire des natures mortes peintes au 17e siècle par l’artiste néerlandais Otto Marseus van Schriek, sur le thème atypique du sous-bois.

Prix du savoir-faire

Marthe DUMAS
FRANCE (Provins)

« Le Pointill’ Hat »

Béret en feutre de poil blanc, entièrement garni de 6350 petites pastilles de feutre multicolores, chacune d’elles cousue par un point. Il est orné au sommet d’une mèche appelée cabillou, également couverte de pastilles.

Ce béret rend hommage au peintre français Georges Seurat qui développe la technique du pointillisme dans les années 1880. Le feutre blanc de la base rappelle la toile vierge du peintre, tandis que le béret est un clin d’œil à Paris.

Prix de l’innovation

Susanne SCHMITT
ALLEMAGNE (Darmstadt)

« Chapeau hanté (Haunted hat) »

Canotier en papier découpé et assemblé par un système de languettes, à partir d’une affiche réalisée par Samplerman. Cet illustrateur français contemporain est spécialisé dans les collages numériques à partir de vieilles bandes dessinées américaines (comics). Sur fond de briques multicolores, différents personnages et objets se succèdent dans une course poursuite rythmée d’ombres inquiétantes. Un petit fantôme blanc est découpé et relevé sur le haut de la calotte.

Ce canotier est le fruit d’une collaboration entre la modiste qui a conçu le patron et effectué l’assemblage, et l’illustrateur qui a dessiné l’affiche pour ce projet.

Prix du prêt-à-porter

Naoki NAMIKI
JAPON (Tokyo)

« The accumulated time (Le temps accumulé) »

Chapeau en raphia naturel, recouvert de tresses de paille cousues donnant l’illusion d’un chapeau avec des manques. Cette paille est teinte à la main en bronze, à partir de branches et de feuilles de thé japonais.

Calotte ceinturée d’une fine tresse de paille rouge teinte à la main à partir d’écorce de bois de sappan. Celle-ci est en partie cachée par une tresse de chanvre verte, qui borde également le chapeau. Le chanvre représente le chemin couvert de mousse menant au temple en bois rouge, aperçu à travers les arbres. Les lacunes de la paille bronze symbolisent les précieuses marques laissées par le passage du temps, une forme de beauté sacrée.

Prix de la technicité

Sayaka ONO
JAPON (Tokyo)

« Paradoxical movement (Mouvement paradoxal) »

Coiffe bicolore en laine mérinos de Nouvelle-Zélande, feutrée à la main d’une seule pièce.

La partie noire forme une grande pointe droite, avec revers sur le côté. La partie rouge est hérissée de piquants de différentes tailles.

Cette coiffe traduit l’opposition entre les manières, synonymes de calme et d’immobilité, et l’art au mouvement impulsif, intense et libre.

Prix du meilleur concept

Frida BARFOD
DANEMARK (Copenhague)

« Blue Shapes (Formes Bleues) »

Volumineuse capeline en mousseline bleue, tendue sur une toile de soutien renforcée d’un acier. Elle est bordée d’un biais de coton rose. Il s’agit au départ d’un disque muni de boutons pression qui permettent de le plier en plusieurs endroits afin de lui donner son volume. Une fois assemblée, cette création peut se porter de deux manières différentes.

Sa forme et sa couleur sont inspirés des œuvres de l’artiste contemporain Farshad Farzankia, peintre iranien installé au Danemark.

Le concept du passage d’une surface plane à un volume 3D, et inversement, permet de stocker et de transporter facilement cette coiffe dans un rouleau à affiche.

Prix de la meilleure interprétation du thème

Mercedes CASADO
ROYAUME-UNI (London)

« Old Gernika, New Reality (Ancienne Gernika, Nouvelle Réalité) »

Chapeau en feutre de poil noir, à grand bord relevé à l’avant, bordé d’un ruban de gros-grain noir laitonné. Des détails du tableau « Guernica » (1937) du peintre Pablo Picasso garnissent le bord. Il s’agit du personnage levant les bras devant sa maison en flammes, de l’œil avec une ampoule, et du bras armé d’un couteau brisé, dessinés sur du feutre de laine blanc et gris. Sur le côté, une fleur en feutre rouge, symbole d’espoir, perd ses pétales qui deviennent des larmes, dont l’une est accrochée à la voilette.

La ville basque de Gernika (Guernica), d’où est originaire la famille de la créatrice, a été bombardée en avril 1937 pendant la guerre d’Espagne. Une continuité est établie avec les conflits et les massacres en cours dans le monde.

Ce bonnet, au bord relevé à l’avant et imprimé d’un motif papier journal gris, évoque l’ak-kalpak porté au Kirghizistan. Il est orné d’un QR code sur papier plastifié. En le scannant avec un smartphone, une photographie de la coiffe noire apparaît.

Prix coup de coeur

Aliona SLOBODENIUC
FRANCE (Saint-Nauphary)

« Sous le Van (On the Gogh) »

Coiffe en feutre de poil taupé noir, à petit bord rabattu à l’avant, prolongée de 2 pointes relevées sur le côté. Elle est bordée d’un ruban de gros-grain noir, terminé en petite bride d’attache.

Un œil peint à l’acrylique est appliqué sur un côté : iris bleu, pupille en perles noires, cils faits main en cuir d’agneau imitant les pétales d’un tournesol. Les touches de jaune dans l’iris font référence à la possible perception altérée de cette couleur par Vincent Van Gogh. Le peintre néerlandais emploie beaucoup le jaune, en particulier dans la série des « Tournesols » réalisée entre 1888 et 1889. C’est à cette période que l’artiste s’est tranché l’oreille gauche, incident rappelé par l’emplacement de l’œil.

Cette coiffe est complétée d’une broche « tournesol » aimantée, en cuir d’agneau peint, pouvant aussi être portée en boucle d’oreille.

Le Lapin (mǎo) est le signe de l’année 2023 dans l’astrologie chinoise.

Prix coup de coeur

Carole PERVIER
FRANCE (Saoû)

« Baiser feutré (Felted kiss) »

Haut-de-forme en feutre nuno fait main à partir de laine mérinos australienne. La technique du feutre nuno consiste à intégrer à la laine d’autres fibres textiles, ici des soies indiennes et du fil métallisé doré. Sur ce chapeau est reproduit le tableau « Le Baiser » (1908-1909) du peintre autrichien Gustav Klimt. Des perles brodées en quartz, améthyste, agate, oeil de tigre et turquoise viennent rehausser les deux personnages. Les bords laitonnés et relevés sont bordés d’un biais de ruban de gros-grain doré en coton et lurex.

Prix coup de coeur

Chieko IMABAYASHI
JAPON (Fukuoka)

Koi »

Bonnet en feutrine rouge représentant une carpe Koi. Ce poisson d’agrément est très présent dans la culture japonaise, en tant que motif sur les kimonos.

Le corps du poisson est garni d’un tissu japonisant à fond blanc, imprimé de fleurs multicolores et d’une résille dorée. Il est entouré d’écailles en sequins irisés.